Un séjour horrifique à Venise : le nouveau film de Kenneth Branagh qui revisite Agatha Christie
Si vous aimez les énigmes policières, les décors somptueux et les frissons, vous serez sans doute tentés par le nouveau film de Kenneth Branagh, Un séjour horrifique à Venise, qui sort en salles le 15 septembre. Il s’agit de la troisième adaptation cinématographique d’un roman d’Agatha Christie mettant en scène le célèbre détective belge Hercule Poirot, après Le Crime de l’Orient-Express (2017) et Mort sur le Nil (2022). Mais cette fois-ci, Branagh et son scénariste Michael Green ont pris de grandes libertés avec l’œuvre originale, Hallowe’en Party (1969), en transposant l’action dans la cité des Doges en 1947 et en lui donnant une touche d’horreur. Le résultat est un divertissement efficace qui mêle suspense, humour et terreur.
Un casting étoilé
Comme dans les précédents opus, Branagh s’est entouré d’un casting de choix pour donner vie aux personnages de Christie. Il reprend lui-même le rôle de Poirot, qui a pris sa retraite à Venise et qui se consacre à son jardin. Il est sollicité par son amie Ariadne Oliver (Tina Fey), une romancière américaine spécialisée dans le crime, qui l’invite à assister à une séance de spiritisme organisée par la célèbre médium Mrs Reynolds (Michelle Yeoh) dans un palais hanté. Là, ils vont se retrouver mêlés à une affaire de meurtre impliquant une cantatrice (Kelly Reilly), son ancien fiancé (Kyle Allen), un médecin britannique (Jamie Dornan), une gouvernante énigmatique (Camille Cottin) et d’autres invités mystérieux.
Voici une vidéo en anglais présentant ce film :
Une atmosphère oppressante
Le film joue à fond la carte du gothique, en exploitant les ressources du décor vénitien. Le palais où se déroule l’intrigue est un lieu lugubre, rempli de fantômes, de squelettes, de secrets et de pièges. La nuit, une tempête isole les protagonistes du reste du monde, les obligeant à rester enfermés avec le ou la coupable. Le film multiplie les effets de surprise, les fausses pistes et les scènes effrayantes, comme celle où la tête d’une fillette est plongée dans un seau d’eau lors d’une fête d’Halloween.
Un hommage à Christie
Malgré les changements apportés au roman, le film reste fidèle à l’esprit de Christie, qui savait ménager le suspense et distiller des indices tout au long de ses récits. Le film rend aussi hommage à son talent pour créer des personnages hauts en couleur, souvent inspirés de personnes qu’elle avait rencontrées ou observées. Ainsi, le personnage d’Ariadne Oliver est une caricature de Christie elle-même, qui se moquait de ses propres travers d’écrivain. Le film glisse aussi quelques clins d’œil aux autres œuvres de Christie, comme la présence d’un lapin tricoté qui rappelle celui du roman Le Vallon.
Un divertissement réussi
Un séjour horrifique à Venise est un film qui remplit son contrat : divertir le spectateur avec une intrigue captivante, des acteurs convaincants et une réalisation soignée. Le film ne se prend pas au sérieux et assume son côté kitsch et excessif. Il offre aussi une belle occasion de redécouvrir l’univers d’Agatha Christie sous un angle différent et de retrouver le charme désuet de Poirot et de sa moustache.