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Comment les professionnels des effets spéciaux se rebellent contre le système hollywoodien ?

Les effets spéciaux sont devenus indispensables pour créer des univers fantastiques, des scènes d’action spectaculaires et des personnages numériques. Mais derrière ces prouesses techniques se cachent des travailleurs souvent exploités, mal payés et sans protection sociale. Face à cette situation, le secteur des effets spéciaux connaît une vague de syndicalisation à cause des conditions de travail dégradées.

Un secteur en plein essor

La demande en contenus visuels de qualité ne cesse d’augmenter, notamment avec la concurrence entre les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon, Apple et Disney.

Voici une vidéo présentant ces professionnels :

Ces dernières produisent de plus en plus de films et de séries qui nécessitent des effets spéciaux, que ce soit pour faire voler les superhéros, briller les sabres laser ou animer les animaux. Selon une étude du cabinet PwC, le marché mondial des effets spéciaux devrait atteindre 32,6 milliards de dollars en 2024, soit une croissance annuelle moyenne de 9,4% entre 2019 et 2024.

Un secteur sous pression

Mais cette croissance s’accompagne aussi d’une pression accrue sur les ingénieurs et les artistes qui réalisent les effets spéciaux. Ils sont confrontés à des délais de production serrés, à des heures supplémentaires non rémunérées, à des pauses repas inexistantes et à une absence de couverture santé.

Certains dorment même sous leur bureau pour respecter les échéances imposées par les studios. De plus, ils sont souvent employés en tant que travailleurs indépendants ou sous contrat à durée déterminée, ce qui les prive de toute sécurité de l’emploi et de tout avantage social.

Un secteur en quête de reconnaissance

Face à ces conditions de travail dégradées, le secteur des effets spéciaux se mobilise pour revendiquer ses droits. Aux Etats-Unis et au Canada, plusieurs équipes d’effets spéciaux ont voté pour se syndiquer ou ont exprimé leur intérêt à le faire. C’est le cas notamment d’un groupe d’employés de Marvel Studios, qui pourrait devenir la première équipe de ce type au sein d’un grand studio à se syndiquer.

Ils sont soutenus par l’International Alliance of Theatrical Stage Employees (IATSE), le principal syndicat du secteur du divertissement aux Etats-Unis, qui compte plus de 150 000 membres. Ce mouvement s’inscrit dans un contexte plus large de grève historique des scénaristes et des acteurs d’Hollywood, qui réclament eux aussi de meilleures conditions de travail.

Un secteur en mutation

La syndicalisation du secteur des effets spéciaux pourrait avoir des conséquences importantes sur l’industrie du divertissement. Elle pourrait entraîner une hausse des coûts de production, une réduction des délais de livraison et une modification des rapports de force entre les studios et les prestataires.

Elle pourrait aussi favoriser l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché des effets spéciaux, notamment dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère ou plus qualifiée. Enfin, elle pourrait inciter les studios à investir davantage dans la recherche et le développement pour innover dans le domaine des effets spéciaux et se différencier de la concurrence.

Anna T.

Le cinéma est pour moi l'art le plus subtile parmi tous. J'ai tenté une carrière plus jeune et j'ai foulé les planches mais sans succès. Mais mon amour pour la scène, la réalisation n'ont pas diminué. J'essaie de vous transmettre un peu de ma passion par l'intermédiaire de mes billets.

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