Les artistes juives qui tissent des versions magiques des femmes : une start-up qui révolutionne l’art textile
L’art textile est souvent considéré comme un domaine mineur, réservé aux femmes et aux travaux domestiques. Pourtant, il existe des artistes juives qui utilisent le tissu, les sequins, la broderie et d’autres matériaux pour créer des œuvres surprenantes et puissantes, qui expriment la place des femmes dans la société et dans l’art. Une start-up nommée The Women’s Art Collection a décidé de mettre en lumière ces artistes, en organisant une exposition sur le thème de la féminité à la Lightbox de Woking, en Angleterre.
Miriam Schapiro : la pionnière du Pattern and Decoration
Miriam Schapiro (1923-2015) est une artiste américaine d’origine russe, qui a co-fondé le mouvement Pattern and Decoration dans les années 1970. Ce mouvement visait à valoriser l’ornement et les techniques artisanales traditionnellement associées aux femmes, comme la couture, le tricot ou le patchwork. Schapiro a inventé le terme de « femmages » pour désigner ses collages, qui associent des morceaux de tissus, de rubans, de dentelles ou de sequins à des fonds peints. Ses œuvres sont colorées, joyeuses et pleines de vie. Elles célèbrent l’amour, la sexualité et la créativité féminine. L’une de ses œuvres les plus emblématiques est Madness of Love, qui représente un couple enlacé sur un lit scintillant, entouré de rideaux décoratifs.
Voici une vidéo relatant l’influence des artistes juives dans l’art :
Anna Perach : la sculpteure de laine
Anna Perach (née en 1981) est une artiste israélienne qui vit à Londres. Elle utilise la laine comme matériau principal pour réaliser des sculptures à taille humaine, qui représentent des personnages féminins issus de contes populaires ou de son imagination. Ses œuvres sont à la fois douces et inquiétantes, car elles jouent avec les contrastes entre le réel et le fantastique, le familier et l’étrange, le visible et l’invisible. L’une de ses œuvres les plus récentes est Daphne 2021, qui montre une mère allaitante, dont les gouttes de lait sont figurées par des perles. Cette œuvre évoque la transformation de la nymphe Daphné en laurier dans la mythologie grecque, mais aussi les liens entre la nature et la culture, entre le corps et l’esprit.
Une exposition qui interroge la notion de féminité
L’exposition The Jewish artists who weave magic versions of women n’est pas seulement une occasion de découvrir le travail de ces deux artistes juives exceptionnelles. C’est aussi une invitation à réfléchir sur la notion de féminité, qui est abordée sous différents angles par les œuvres présentées. Qu’est-ce qu’être une femme dans la société et dans l’art ? Quels sont les stéréotypes, les contraintes et les opportunités qui s’attachent à cette identité ? Comment les femmes peuvent-elles s’affirmer, se libérer et se réinventer à travers leurs créations ? Autant de questions qui sont soulevées par cette exposition, qui fait dialoguer des œuvres d’époques et de styles différents, mais qui ont toutes en commun une sensibilité et une originalité remarquables.
Une start-up qui révolutionne l’art textile
The Women’s Art Collection est une start-up fondée par Jo Baring, une spécialiste de l’art moderne britannique et contemporain. Son objectif est de promouvoir les artistes femmes qui utilisent le textile comme médium artistique, en organisant des expositions, en éditant des catalogues et en proposant des services de conseil et d’achat d’œuvres. La start-up possède une collection de plus de 100 œuvres, qui couvrent un large éventail de techniques, de thèmes et de périodes. Elle souhaite faire connaître au public la richesse et la diversité de l’art textile féminin, qui est souvent négligé ou sous-estimé par les institutions et le marché de l’art. L’exposition The Jewish artists who weave magic versions of women est la première manifestation de ce projet ambitieux et innovant, qui espère séduire les amateurs d’art et les collectionneurs.