Dance : Edward Scissorhands et Casse-Noisette, deux spectacles féeriques pour l’hiver
Si vous aimez la danse, vous avez l’embarras du choix cet hiver. Deux spectacles très différents, mais tout aussi enchanteurs sont à l’affiche à Londres : Edward Scissorhands, la comédie musicale inspirée du film de Tim Burton, et Casse-Noisette, le ballet classique par excellence.
Edward Scissorhands : un conte moderne et émouvant
Edward Scissorhands, c’est l’histoire d’un garçon créé par un inventeur qui meurt avant d’avoir pu lui donner des mains. Il se retrouve avec des ciseaux à la place des doigts, ce qui le rend différent et incompris des autres. Il tombe amoureux de Kim, une jeune fille qui vit dans la banlieue où il est recueilli, mais leur romance est contrariée par les préjugés et la violence.
Ce spectacle, présenté au Sadler’s Wells Theatre jusqu’au 20 janvier, est une adaptation du film culte de Tim Burton sorti en 1990. C’est Matthew Bourne, le célèbre chorégraphe britannique, qui en a fait une comédie musicale pleine de fantaisie, d’humour et de poésie. Il mélange les styles de danse, du ballet au hip-hop, en passant par le rock’n’roll et le tango, pour créer un univers original et décalé.
Voici une vidéo en anglais présentant cet œuvre :
Les décors et les costumes sont extraordinaires. On admire les haies dansantes, les perruques loufoques et la neige abondante. Les effets spéciaux sont spectaculaires, comme la scène où Edward sculpte des statues de glace avec ses ciseaux. La musique, composée par Danny Elfman pour le film, accompagne parfaitement l’action et les émotions.
Les danseurs sont tous excellents, mais j’ai été particulièrement touché par Liam Mower, qui interprétait Edward le jour où j’ai vu le spectacle. Il nous fait ressentir la naïveté, la confusion et la douleur du personnage avec une grande expressivité. Katrina Lyndon est charmante dans le rôle de Kim, son amour impossible.
C’est un spectacle coloré et adapté à toute la famille, même si certaines scènes peuvent être un peu effrayantes pour les plus petits. C’est aussi un conte moderne qui nous fait réfléchir sur la différence, l’exclusion et la tolérance.
Casse-Noisette : un ballet classique mais vieillissant
Casse-Noisette, c’est l’histoire de Clara, une petite fille qui reçoit en cadeau un casse-noisette en forme de soldat. La nuit de Noël, elle se retrouve dans un monde magique où son casse-noisette se transforme en prince et affronte le roi des souris. Elle voyage ensuite au pays des friandises où elle assiste à un spectacle féerique.
Ce ballet, créé en 1892 sur une musique de Tchaïkovski, est un incontournable des fêtes de fin d’année. Il est présenté au London Coliseum par l’English National Ballet jusqu’au 7 janvier. C’est une version qui date de 2010 et qui a été mise en scène par Wayne Eagling.
Les décors sont jolis, surtout ceux du premier acte qui représentent une fête de Noël victorienne. Les costumes sont élégants, notamment ceux des femmes dans la scène du bal. Les deux grandes valseuses, celle des flocons de neige et celle des fleurs, sont bien réglées et agréables à regarder.
Mais le ballet souffre de plusieurs défauts. Le scénario est confus et ne suit pas fidèlement le conte original. La chorégraphie n’est pas toujours à la hauteur de la musique et manque de créativité. Certains passages sont trop longs ou trop répétitifs. Les danseurs font de leur mieux, mais ils méritent mieux.
Le soir où j’y étais, le rôle de Clara adulte était dansé par Sangeun Lee, qui a donné une belle interprétation de la célèbre variation de la fée Dragée (dans cette production, la danseuse prend les deux rôles). Mais cela ne suffit pas à sauver le ballet, qui a besoin d’un coup de jeune.
Edward Scissorhands et Casse-Noisette sont deux spectacles de danse qui ont pour point commun de nous faire rêver. Mais le premier est plus réussi que le second, car il est plus original, plus inventif et plus émouvant. Si vous devez choisir, je vous conseille donc d’aller voir Edward Scissorhands, qui vous fera passer un bon moment.