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L’artiste juif qui a adoré sa femme : le portrait de R B Kitaj

R B Kitaj était un artiste juif américain qui a vécu une grande partie de sa vie à Londres, où il a connu le succès et la controverse. Il était fasciné par son identité juive, qu’il a explorée dans son œuvre, et par sa femme Sandra Fisher, qu’il a représentée comme la Shechinah, la présence féminine de Dieu.

Une enfance sans religion

R B Kitaj est né en 1932 dans l’Ohio, d’une mère juive séculière et d’un père biologique qu’il n’a jamais connu. Il a été adopté par son beau-père, un chimiste viennois réfugié, qui lui a donné son nom de famille. Il a grandi sans pratique religieuse, mais avec une conscience de son appartenance au peuple juif.

Voici une vidéo en anglais présentant cet artiste :

Il a commencé sa carrière comme marin marchand, puis il s’est installé à Londres dans les années 1960, où il a fréquenté la Royal Academy of Arts et s’est lié d’amitié avec des artistes comme David Hockney et Francis Bacon. Il a également rencontré des peintres juifs comme Lucian Freud, Frank Auerbach et Leon Kossoff, avec lesquels il partageait un sentiment d’étrangeté et de marginalité.

Un mariage à Bevis Marks

En 1983, Kitaj a épousé Sandra Fisher, sa deuxième femme, à la synagogue Bevis Marks de Londres, la plus ancienne du Royaume-Uni. Il a immortalisé l’événement dans une toile intitulée The Wedding, où il a peint la houppa et les invités célèbres portant des kippot. Ce tableau est l’un des plus appréciés du Tate Modern.

Kitaj aimait écrire des commentaires sur ses peintures, dans lesquels il exprimait ses réflexions sur l’art, la politique et le judaïsme. Il a publié en 1989 son « Premier manifeste diasporiste », où il affirmait son attachement à la condition juive moderne et à la tradition talmudique d’interprétation.

Une renaissance à Los Angeles

Après la mort soudaine de Sandra en 1994, Kitaj a quitté Londres pour Los Angeles, où il a passé les dix dernières années de sa vie. Il s’est alors rapproché du judaïsme, en participant aux rituels du shabbat, aux séders de Pessa’h et en étudiant la kabbale. Il a aussi revisité son œuvre à la lumière de sa foi retrouvée.

Il a peint plusieurs tableaux sur des sujets juifs, comme le Baal Shem Tov, le fondateur du hassidisme, ou Hannah Arendt, la journaliste célèbre pour son reportage sur le procès Eichmann. Mais surtout, il a représenté Sandra comme la Shechinah, l’incarnation féminine de Dieu. Il voyait en elle sa muse et sa protectrice.

Kitaj s’est aussi représenté lui-même comme un vieil homme barbu, à l’image des sages juifs. Il est mort en 2007, à l’âge de 74 ans. Il laisse derrière lui une œuvre originale et provocatrice, qui témoigne de sa quête spirituelle et artistique.

Anna T.

Le cinéma est pour moi l'art le plus subtile parmi tous. J'ai tenté une carrière plus jeune et j'ai foulé les planches mais sans succès. Mais mon amour pour la scène, la réalisation n'ont pas diminué. J'essaie de vous transmettre un peu de ma passion par l'intermédiaire de mes billets.

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